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MEETING à ROUEN – Mélenchon2022.fr

RDV mercredi 2 février à 19h à Rouen !

Cher·e camarade,

Nous vous donnons rendez-vous ce mercredi 2 février à 19h pour un meeting de la campagne de Jean-Luc Mélenchon. Celui-ci se fera en présence de trois député·e·s insoumis·es : Eric Coquerel, Michel Larive et Sabine Rubin. Ouvert à toutes et à tous, il aura lieu à La Halle aux Toiles. Nous vous attendons nombreuses et nombreux pour ce premier meeting rouennais de l’année 2022 !

Meeting de l’Union Populaire
Mercredi 2 février à 19h
Halle aux Toiles
Place de la Haute Vieille Tour
76000 Rouen

ENTRÉE LIBRE ET GRATUITE. ÉVÉNEMENT NON-SOUMIS AU PASS SANITAIRE. PORT DU MASQUE OBLIGATOIRE.
Avec nos sincères et fraternelles salutations insoumises,

Farida Majdoub et Julien Vanhée, Co-animateur-ices du GA Rouen gauche insoumis

À propos des Jardins Joyeux de Rouen

Communiqué LFI Rouen, Ensemble Insoumise, NPA agglomération de Rouen, Groupe des élu-es communistes de la ville de Rouen, PG76

cc by sa AsMad creation, 2022

A l’initiative d’un collectif féministe, anti-raciste, solidaire et écologiste, l’occupation de l’ensemble urbain de bâtiments et jardins de la rue joyeuse à Rouen, ancien foyer d’accueil des précaires, a démarré en juin 2021.Avec la réalisation des nombreuses manifestations culturelles, des débats, l’amorce de permaculture et l’hébergement de précaires et de demandeurs et demandeuses d’asile, le collectif d’animation de ce tiers-lieu auto-organisé a obtenu le soutien d’habitant-es du quartier, d’associations, d’organisations politiques et syndicales.La décision d’expulsion des habitant-es par le tribunal de Rouen en décembre, en pleine trêve hivernale, a été mise en oeuvre ce mardi 11 janvier par la préfecture, malgré le recours porté par l’avocate du collectif. La protestation non-violente contre l’expulsion s’est poursuivie, avec une mobilisation démesurée des forces de l’ordre. Un dialogue est engagé entre le collectif Jardins Joyeux et le groupe EELV/Génération.s de la ville de Rouen. Rappelons que la Ville de Rouen prenait l’engagement en 2012 de soutenir la fonction d’accueil des précaires, se portant garante d’un prêt contracté par une association d’accueil pour la rénovation des sanitaires rue joyeuse jusqu’en… 2022. Des travaux de destruction de ce site exceptionnel – y compris les jardins, devraient être engagés dès lundi 17 janvier 2022 pour faire place à un ensemble immobilier en béton comptant notamment 70 places de parking. Face à l’urgence sociale et écologique, les Insoumis-es de Rouen, les militant-es d’Ensemble Insoumise et du NPA de l’agglomération de Rouen, le groupe des élu-es communistes de la ville de Rouen et le PG76 demandent au conseil municipal de Rouen de prendre en urgence un arrêté permettant d’entamer une enquête pour déclarer l’utilité publique de ce lieu, à la fois patrimoine historique et de biodiversité et lieu d’accueil des personnes dans le besoin. Une décision d’arrêté d’autant plus urgente qu’il existe, face à ce projet immobilier haut de gamme qui détruit espaces verts et patrimoine immobilier, un projet de tiers-lieu porté par une vingtaine d’associations, centré sur la résilience alimentaire, les énergies alternatives, le droit à la culture et l’hébergement, notamment des plus précaires, des plus opprimé-es et des sans-droits.

Rouen, le 15 janvier 2022

Qui sommes-nous ?

Le sens de notre engagement commun avec France Insoumise :

Avec France Insoumise, une force populaire et citoyenne s’est levée

Au regard de défis sociaux, écologiques et démocratiques qui s’imposent à toutes et tous, nous voulons être partie prenante d’un mouvement qui redonne des perspectives et de l’espoir. Nous voulons être au cœur de cette vague et de ce potentiel de résistance et d’alternative au néolibéralisme.

Nous avons soutenu le programme de la FI, L’avenir en commun, l’espoir d’une la révolution citoyenne et un mode de rassemblement qui veut en finir avec des pratiques d’appareils rejetées par les citoyens. Ce programme de rupture avec ce néolibéralisme qui structure toutes les politiques menées par des gouvernements de droite ou prétendument de gauche depuis des décennies est compris et partagé par des millions de citoyens. Parce que nous savons que la rupture assumée avec les partis liés de plus ou moins près à la « gauche » de soumission et de trahison est pour beaucoup dans le succès et la reconnaissance de la France Insoumise, l’enjeu principal est de bâtir un rassemblement populaire majoritaire pour répondre aux enjeux de notre temps.

Avec France Insoumise, ce mouvement a trouvé une expression politique inédite autour du programme L’avenir en commun et d’un mode de participation ouvert à toutes et tous. Sa traduction électorale a bouleversé le champ politique. Il a contribué à remobiliser l’électorat populaire. Il a permis surtout à plusieurs dizaines de milliers de citoyennes et de citoyens de se rassembler et d’agir et de rejoindre les milliers de groupes d’action qui forment l’ossature de notre mouvement.

Il reste bien entendu à préciser la démarche qui s’affinera en avançant. Comment articuler l’affirmation de la FI avec la collaboration avec les autres forces du mouvement social dans les campagnes politiques indispensables qui seront menées ? Comment convaincre tout-e-s les partisans de la transformation sociale et écologique de converger dans une même formation politique qui aujourd’hui ne peut être que la FI. Comment élaborer collectivement les réponses aux défis nouveaux posés par une situation politique en pleine évolution ?

Au service de la réussite de la France Insoumise.

Tout dans la situation politique actuelle appelle à agir sans attendre. Sont en jeu la construction des rapports de forces nécessaires pour mettre en échec le coup d’état social et démocratique qui est en marche et l’effondrement écologique en cours, en lien avec le réchauffement climatique.

Mais rien ne sera possible sans que les classes populaires prennent leurs affaires en main, ce à quoi appelle la France Insoumise et, au-delà des actions de résistance, qu’elles puissent porter elle-mêmes un projet de transformation sociale et écologique.

Ce qui nous motive et nous rassemble est avant tout la réussite de cette perspective et c’est pour cela que nous avons rejoint la France Insoumise. Aussi nous mettons-nous au service de cette cause. Venus de l’extrême-gauche, de la gauche radicale et autogestionnaire, de l’altermondialisme et du mouvement social, de l’écologique politique, nous avons l’ambition d’être utile au travail collectif et à la réflexion de ce mouvement. Nous concevons cet apport en lien avec notre histoire et notre culture politiques. Nous voulons rendre plus présente la part la plus vivante de la culture autogestionnaire, dont nous nous réclamons : la primauté à accorder à l’auto organisation de la société, l’appropriation sociale et la mise en commun des moyens de production, de distribution, de communication et d’échange, le sens et le respect du pluralisme, l’exigence démocratique entendue comme exercice effectif de délibération populaire et de co-décision dans tous les domaines, la recherche permanente de l’unité d’action, des liens privilégiés avec le mouvement social dans le respect de son indépendance.

L’Avenir en commun est la base qui conduit l’action des insoumis·es. Le but, c’est de réunir les conditions de sa mise en œuvre dans le cadre de l’exercice du pouvoir local et national. La prise du pouvoir politique en vue d’un vrai changement est une question non résolue en Europe depuis des décennies. Il nous semble qu’une stratégie pour progresser dans cette direction doive combiner :

  • la multiplication des alternatives concrètes qui préfigurent la société dont nous rêvons (développement de lieux autogérés, diffusion de pratiques écoresponsables etc…) ;
  • les luttes, la confrontation sociale dans le monde du travail ou sur la base de revendications écologiques, démocratiques, sociétales, conformes à notre projet de société ;
  • la conquête de positions institutionnelles à travers les processus électoraux.

Le rôle politique central de la FI.

Même si nous n’avons pas toutes et tous individuellement ou collectivement rejoint la France insoumise au même moment, celle-ci représente aujourd’hui le mouvement capable de porter l’alternative pour laquelle nous nous battons. Nous en tirons toutes les conséquences organisationnelles et politiques.

La création du mouvement politique Ensemble s’est faite dans le cadre du Front de gauche. Ensemble n’a pas tiré à temps les conséquences de son effacement. Et bien qu’ayant soutenu la candidature de JL Mélenchon, Ensemble n’a pas su saisir le souffle représenté par la candidature de la FI hors des structures partidaires classiques, ce qui l’a placé, en tant que mouvement, dans une situation de paralysie. Poursuivre ce cours serait se condamner à l’impuissance. Le Front de Gauche a échoué et aujourd’hui toute tentative de réactivation d’une telle formule politique est illusoire. Nous tirons le bilan des innombrables et souvent assez dérisoires tentatives engagées pour réconcilier, au mépris de toute clarté, des « gauches » que tout oppose. Personne ne peut se satisfaire d’une absence de perspective crédible, à l’heure de l’urgence sociale, démocratique et écologique.

C’est la limite rencontrée par les signataires de « l’appel Front Commun » avec lesquels un dialogue reste nécessaire, pour convaincre celles et ceux qui ne l’ont pas encore fait de la justesse de renforcer la FI.

Une recomposition majeure du champ politique est en cours. Elle n’est pas terminée. Elle marginalise les formations engluées dans des stratégies héritées du passé. L’enjeu pour la France Insoumise est de s’enraciner dans la société pour être de façon pérenne la force porteuse d’une alternative politique au néolibéralisme.

Les prochaines échéances électorales seront déterminantes. La bataille des élections européennes doit s’appuyer sur une orientation qui suppose une rupture avec les traités européens et de combiner l’application de notre politique de changement au niveau national et une bataille au niveau européen dans la perspective d’une Europe écologiste, solidaire et démocratique. Nous voulons partager ce projet avec d’autres formations politiques en Europe, du Bloco de Esquerda au Portugal à l’Alternative Rouge et verte danoise en passant par Die Linke en Allemagne et Podemos. Les élections municipales pourraient être l’occasion pour la FI d’impulser une puissante dynamique citoyenne, à vocation majoritaire dans une série de villes.

Nous savons que rien ne nous sera donné et qu’aucune voie n’est tracée d’avance. Nous savons la détermination sans faille d’une classe dirigeante et de ses soutiens médiatiques prêts aux pires calomnies et manipulations. Cette volonté impose d’inventer un nouveau futur et de faire vivre et croître un mouvement politique à l’image du projet qui est le nôtre. Soit un mouvement engagé dans un processus constituant, évolutif, auto-organisé démocratiquement et qui s’élargira et gagnera en efficacité par l’action, les tâtonnements, les rectifications. Tel est le défi lancé par la FI.

L’accent mis par nous sur sa construction démocratique est dans notre esprit un gage d’efficacité dans la durée. Il s’agit à nos yeux de concilier ainsi deux exigences complémentaires : le souci légitime de privilégier ce qui nous rassemble au sein de France Insoumise et la prise en compte de différents points de vue pour parvenir à la synthèse la plus aboutie. C’est une problématique que nous voulons aborder dans le double respect des cadres dont s’est dotée la France Insoumise et des aspirations démocratiques de celles et ceux qui la constituent à tous les niveaux. C’est là le sens des contributions que nous avons voulu soumettre à la réflexion collective à l’occasion de la Convention de Clermont de novembre 2017. Elles témoignent de notre volonté commune de partager la responsabilité de construire ensemble la FI en apportant notre part d’analyse et de propositions et en prenant notre part de tâches à accomplir.

  • Texte adopté le 4 février 2018 par le regroupement de l’association Ensemble et Insoumis et du courant Ensemble dans la FI.

Déclaration politique d’Ensemble!

Les élections françaises de 2017 se déroulent dans un contexte international lourd de tensions : arrivée de Donald Trump à la présidence des États-Unis, interventionnisme de Vladimir Poutine, approfondissement des crises et des guerres au Moyen-Orient, attentats terroristes… Le monde est secoué de bouleversements qui ne vont pas manquer de se développer dans les prochains mois.

La société française est elle-même travaillée par des tensions et des fractures multiples qui peuvent se concentrer dans une crise politique inédite dont la séquence électorale de 2017 peut être un moment de dénouement.

Les inégalités insupportables, le chômage et la précarité, la crise du travail, l’absence d’avenir en particulier pour les jeunes générations, le déclassement que subissent certaines catégories ou certains territoires… tous ces phénomènes travaillent en profondeur la société française.

Mais elle est aussi marquée par les regroupements contre la politique sécuritaire et le projet de déchéance de nationalité, comme les mobilisations du printemps 2016 contre la loi « travail » et les discussions qu’elles ont stimulées. Plus largement, dans toute la société, sous des formes diverses, la recherche d’alternatives, les résistances aux régressions libérales et autoritaires, les solidarités nombreuses de citoyens anonymes envers les réfugié.es, la volonté d’inventer des solutions concrètes pour initier d’autres façons de vivre, de produire, de consommer… sont autant de germes d’une autre façon de faire société.

Cette opposition du plus grand nombre à la politique du gouvernement s’est traduite par le retrait du Président Hollande de la primaire et par la défaite éclatante de l’ex-Premier ministre Manuel Valls.

Le défi pour les forces de gauche qui ne renoncent pas à changer le monde est de se lier à toutes les aspirations progressistes, démocratiques, écologiques et sociales pour construire une alternative politique digne de ce nom.

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La laïcité à l’épreuve

La laïcité à l’épreuve

Le Burkini n’est pas une Kalachniko

Les sociétés occidentales connaissent un phénomène de sécularisation visible, marqué par une très faible fréquentation des lieux de cultes. La laïcité exprime ce processus de sécularisation, elle est aujourd’hui, l’objet de débats très vifs. Instrumentalisée par l’extrême droite, la laïcité a trouvé dans le FN un défenseur intransigeant tandis que la gauche -radicale-ou institutionnelle est profondément divisée sur cette question. Aujourd’hui, la présence de l’Islam, deuxième religion du pays sur le territoire national a mis à nouveau « la question sur le tapis ».

Un grand pas pour les libertés :1905

Sous l’Ancien Régime, l’Etat intervient dans les affaires religieuses au nom d’une tradition gallicane,la France,fille aînée de l’Eglise se voit accordée une autonomie de fait vis à vis du pouvoir romain. Les évêques sont nommés par le roi, si en 1685 Louis XIV révoque l’Edit de Nantes c’est au nom du principe d’unicité du pouvoir temporel et spirituel. La religion catholique est la religion du roi, de l »Etat donc seule la religion catholique a droit de cité. Une première rupture sera effectuée par la révolution française qui accorde la citoyenneté aux juifs et protestants mais le Concordat de 1801 proroge l’intervention de l’Etat sur les affaires religieuses car c’est le gouvernement qui nomme les évêques, ceci jusqu’en 1905. La loi de 1905 rompt de fait avec ce gallicanisme et promeut une double indépendance,celle du politique par rapport au religieux mais aussi des Eglises par rapport à l’Etat.

L’Etat laïc traite toutes les convictions de manière égale.

Les convictions philosophiques comme la foi religieuse relèvent du choix individuel.

L’Etat laïc respecte la liberté de conscience (article 1 de la loi de 1905).

La religion catholique perd alors son statut particulier de »religion de la grande majorité des Français » que le Concordat lui avait accordé.

La question religieuse, une affaire réglée en 1905 ?

Pas complètement, si la question de l’interdiction du port de la soutane dans l’espace public avait été soulevé, d’autres problèmes sont restés en suspens.La pratique du Concordat est pérennisé en Alsace Lorraine et « Si la République ne subventionne aucun culte »L’Etat laïc finance les aumôneries et entretient les lieux de culte. Sans oublier le financement des écoles privées catholiques par la loi Debré de 1959 ainsi que l »échec de la loi Savary qui prévoyait la création d’un grand service public de l’éducation. L’église ne renonce pas à essayer d’imposer ses vues, que ce soit sur la question de l’IVG, du mariage pour tous et plus récemment à St Etienne du Rouvray où l’évêque stigmatise le rôle négatif de l’école publique.

Colonialisme pas mort 

La loi de 1905 n’a jamais été appliquées dans les colonies françaises malgré les demandes des responsables musulmans en Algérie. Ainsi la Cour d’appel d’Alger parle des »indigènes musulmans chrétiens »au motif qu’ils n’ont pas droit de cité et « qu’ils conservent leur statut personnel musulman sans qu’il y ait lieu de distinguer s’ils appartiennent au culte mahométan «

Aujourd’hui, l’histoire continue,le refus d’appliquer à l’Islam la loi de 1905 est constante.

Sarkozy en 2003 met en place le CFCM (conseil français du culte musulman) afin de faire surgir « un islam de France », nous sommes là encore dans une logique concordataire qui suppose une intervention de l’état qui prétend organiser les cultes. Or l’article 2 de la loi de 1905 postule que la République ne reconnaît aucun culte.

Suite aux attentats de Novembre 2015, l’état d’urgence s’est accompagné de fermeture de mosquées ou de lieux de prières, ces mesures sont destinées à favoriser « un islam modéré » en opposition à un « islam contraire aux valeurs de la République ».Question pourquoi ne pas avoir engagé des poursuites judiciaires contre des individus ou des imams ayant fait l’apologie de la haine ou de l’antisémitisme ?Si on ferme ces mosquées, pourquoi ne pas fermer l’église de Saint Nicolas du Chardonnet occupée illégalement depuis des décennies par des intégristes catholiques qui interviennent de façon plus ou moins violentes contre des centres IVG ?

Il est indéniable que des propos et des idées intégristes sont développées dans certains lieux de culte musulmans. Mais dans un État de droit, tout individu a le droit de pratiquer et de prêcher le dogme religieux qu’il désire, dans le respect des limites mises à la liberté d’expression.

En tant que citoyens nous devons combattre le fondamentalisme religieux,les idées portées par les intégrismes religieux sont contraires à toute perspective d’émancipation et plus particulièrement celle des femmes.

A toute voile vers la stigmatisation ?

Si la loi de 1905 a permis une plus grande liberté de conscience elle ne s’est pas pour autant accompagnée d’un mieux être pour la condition féminine ni en terme de droits sociaux ou politiques. Tel n’était pas son objet peut on objecter mais la laïcité a été instrumentalisée pour refuser le droit de vote aux femmes au motif que des dernières étaient censées être sous l’influence de leur curé. Depuis 2004 la loi sur le voile portant sur l’interdiction des signes religieux à l’école s’est accompagnée de dérives importantes. Les exemples sont nombreux:interdiction faite aux femmes voilées d’accompagner les enfants à l’occasion de sorties scolaires,chasse aux coiffes assimilées aux voiles,aux jupes trop longues,proposition d’interdiction du foulard dans les universités,

Les conséquences sont multiples car elles contribuent à l’exclusion, interdisent le déplacement dans l’espace public ainsi qu’à la fabrique de l’Autre vécu comme ennemi.

Tout ceci en contradiction avec la loi de 1905 qui garanti la liberté de conscience et celle d’afficher ses convictions religieuses. Des motifs « d’ordre public » sont alors avancés pour justifier ces interdits, les attentats de Novembre, et de Juillet 2016 offrent des occasions aux islamophobes de jouer sur les peurs et de susciter un climat de tensions propice à faire passer des mesures attentatoires aux libertés.

Comme le signale Jean Baubérot « même choisi,le voile intégral se fourvoie…Le contraindre irait le plus souvent à l’encontre du convaincre. Or c’est essentiellement de convaincre qu’il s’agit ».

Tous gaulois ?

Par delà le caractère provocateur de l’imprécation Sarkozienne, se pose la question de la place de l’islam, des musulmans dans l’espace public. L’autre est accepté à condition de nier la part musulmane de son identité »un citoyen français doit parler français et se mouler dans une identité française exclusivement chrétienne ». Le musulman doit s’assimiler, vocabulaire sorti tout droit de la vulgate coloniale. L’ancien préfet d’Oran, Jean -Pierre Chevènement -futur responsable de la Fondation des œuvres de l’islam de France- demande aux musulmans d’avoir « un islam discret », d’être de fait invisibles dans la société. Ceci au nom de la revendication d’une neutralité de l’espace public, au nom de la laïcité, alors que la loi autorise le port de la soutane dans la rue ainsi que les processions des statues des saints locaux à l’occasion des fêtes villageoises;les lieux de culte peuvent être apparents. De fait s’exprime là une laïcité à deux vitesses qui n’a de laïcité que le nom.

Dans le cadre de la loi de 1905, les convictions peuvent s’exercer dans l’espace public, un juif peut porter la kippa dans la rue, un moine bouddhiste une robe safran, une juive orthodoxe sa perruque et une musulmane son voile. La neutralisation de l’espace public est d’abord un moyen de contrôle social ainsi qu’un instrument contribuant à faire reculer les libertés publiques et les libertés individuelles.

La laïcité n’est pas ce que veulent en faire Valls, Sarkozy, Le Pen, celles et ceux qui revendiquent le respect intégral de la loi de 1905 ne se trompent pas de combat quand ils dénoncent les exceptions faites au bénéfice exclusif des écoles privées catholiques ou des nombreux privilèges accordés à la religion dominante. Celles et ceux qui refusent que la laïcité soit une arme contre la diversité et la pluralité des composantes multiples de la société française. Celles et ceux qui refusent les discriminations multiples adressés aux Rroms, aux musulmans ou aux juifs.

Nous sommes à leur côté, au même titre que Jaurès qui refusait la diversion autour de la question religieuse, un Jaurès qui envisageait une République réelle non minée par les fragmentations sociales mais une « démocratie (qui) puisse se donner toute entière à l’œuvre immense et difficile de réforme sociale »  Jaurès 15 Août 1904

30 Octobre 2016 Bernard Pellegrin

Récit d’un week-end bien trop court à la ZAD par un de nos militant-es

Pendant que l’État n’en finit pas de détruire, la ZAD n’en finit pas de construire !

Le week-end dernier, je suis parti à Notre Dame des Landes suite à l’appel lancé du par le collectif anti-aéroport ACIPA aux opposants au projet de construction d’un aéroport sur la zone de venir manifester en masse leur refus de voir ce projet concrétisé .

L’objet de ce voyage long de 5 heures était outre le fait de venir manifester ma solidarité à ceux qui luttent au quotidien pour la préservation de cette zone naturelle, d’en savoir un peu plus sur ceux qu’on appelle les zadistes et de voir comment la résistance s’y organise.

Si en un week-end il fût compliquer pour moi de recueillir une multitude de témoignages dans la mesure où je ne me voyais pas parcourir la ZAD sans participer à l’effort collectif de préparation à la défense de la zone en réponse à une évacuation prochaine, j’y ai vu beaucoup de choses dont je me fais le plaisir de vous en faire le récit .

Le premier jour fut plutôt classé sous le signe de la festivité avec bière régionale ( au passage , la meilleure qu’il m’ait venu à boire ) et nourriture végétarienne et vegan dans les quelques stands installés sur le (bip), point de rendez-vous des différents cortèges venus de tout l’hexagone et d’autres luttes (j’y ai noté en particulier la présence des militants contre le projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure) et où furent plantés les fameux bâtons que les militants se sont jurés de « mettre dans les roues du projet « si l’évacuation des lieux venait à avoir lieu.

Le deuxième jour fût de mon avis des bien plus intéressants , placé sous le signe de la construction de la défense à laquelle nous étions tous invités à participer sur différents points d’occupation de la ZAD. Il fût l’occasion pour moi d’expérimenter la solidarité intergénérationnelle nationale comme internationale des personnes de toutes âges et de toute nationalité (j’y ai en effet rencontré des espagnol(e)s ) travaillant en bonne intelligence et de façon solidaire dans un but commun. Il fût aussi à ma grande surprise l’occasion de me réconcilier avec la travail manuel sans avoir l’impression de faire cela sous la contrainte quand je participais tantôt à la construction d’une cabane tantôt à la construction de toilettes sèches . Les moments de repas partagés furent aussi des plus conviviaux, régis par les principes de l’autogestion où le repas n’est pas préparés par les mêmes personnes, les « migrants » pouvant s’approprier pour le collectif la cuisine des « occupants » .

Le troisième et dernier jour fût pour le matin la continuation de la veille avec l’après midi la découverte des points de la ZAD inexplorés les deux premiers jours . J’y ai alors constaté la diversité des formes de lutte , les baraques de fortunes en pleine forêt contrastant avec les maisons de la veille.

Cependant, tous semblait unifié par le ZAD news, journal local permettant aux différentes zones de se tenir informer de leur activités mutuelles et au besoin de venir s’y entraider.

Des discussions que j’ai pu avoir avec certains des occupants et des inscriptions et tags que j’ai pu voir sur les routes, tous semblent placer leur combat au-delà de celui de la résistance au géant Vinci, bénéficiaire de la concession des terres de Notre Dame des Landes pour la construction de l’aéroport. Le rejet de la société capitaliste et du monde libéral et dérégulé dans laquelle elle s’inscrit est fort. Beaucoup à travers cette résistance locale semble avoir à cœur d’ éveiller les consciences et d’amener chacun d’entre nous à prendre ou reprendre part à la politique de façon autonome.

Notre Dame des Landes, qui tiendrait son appellation du patois signifiant « la terre mère des terres » semble être un lieu fort de résistance où le collectivisme ne semble faire qu’un avec la nature quand partout autour l’individualisme consumériste règne en maître. Mais jusqu’à quand ?

Quoi qu’il advienne de cette zone à défendre de Notre dame des Landes , elle a sans aucun doute pour beaucoup qui y sont passés, semer les graines de la résistance.

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80 ans après le front populaire

Nos ami-es de Sotteville à Gauche Vraiment organisent le jeudi 8 décembre, à 17h30, salle Ambroise Croizat, une réunion publique, sur le front populaire avec Jean-Numa Ducange professeur d’histoire à la faculté de Rouen et John Barzman professeur émérite à la faculté d’histoire du Havre.

Alors que la municipalité socialiste de Sotteville organise un mois de commémoration du front populaire, tentant de s’en présenter comme les héritier-es, eux/elles les fossoyeur-se-s des acquis sociaux!

Cette initiative permettra de mieux comprendre ce qui a permis cet immense mouvement social, sociétal même, mais aussi les limites de la situation.

Si certain-es ne voient le front populaire qu’à travers les trahisons, et d’autres qu’à travers les acquis, n’oublions même que cet immense mouvement est d’abord né d’un large front, pour faire face à la montée de l’extrême droite en Europe et en France…des similitudes, des différences, des leçons. Inutile de retenir, autrement que votre soirée, l’accès est libre!