Archives de catégorie : lutte

Monsieur le Maire de Rouen, il faut que l’on vous dise… notre droit à la grève

Assemblée générale du personnel de la vile de Rouen, le 27 janvier 2022

La grève est longtemps restée un motif de licenciement, même après l’abrogation du délit de coalition, en 1864. Il faut s’en souvenir : unir ses forces alors, pour exiger ensemble des salaires plus dignes, était réprimé. C’est en 1946 seulement que la grève est devenue un droit constitutionnel. Depuis, ce droit a toujours été l’objet de conflits entre « les employeurs » qui cherchent à le limiter et les « employé-es », qui par son exercice, défendent leurs conditions de travail et leur salaire. Lorsque les intérêts particuliers des plus forts se déchaînent comme ils semblent si librement le faire aujourd’hui et avec tant de férocité, la liberté de faire grève devient tout simplement l’ultime recours des plus modestes, des premiers et premières de cordée… Différentes lois, rarement portées par des forces progressistes, souvenons-nous des tristement célèbres ‘lois Lamassoure’, ont tenté, tentent encore aujourd’hui, et tenteront probablement encore de limiter le droit de grève. Vous en avez cité certaines, Mr le Maire. Pour nous, et pour le dire simplement, porter cette délibération contre le droit de grève revient à donner un blanc seing à celles et ceux qui disent des services publics qu’ils dysfonctionnent et que l’exercice du droit de grève en serait la cause. Notre gauche, entendez-le, ne se résigne pas à reléguer à l’arrière plan les raisons véritables de ces dysfonctionnements : l’absence de volonté politique et de moyens pour répondre aux besoins des usagers des services publics. C’est votre volonté de détruire le service public que nous voyons à travers cette délibération. Qu’une loi passée en plein été 2019 au Fort de Brégançon (mieux qu’Ibiza ^^) vous amène à « chercher un équilibre entre l’exercice du droit de grève par les agents de la ville et la continuité des services publics » ne doit pas faire passer votre délibération pour ce qu’elle n’est pas : Il n’est pas question ici de trouver le réglage fin d’un mécanisme complexe souffrant de n’avoir pas rencontré jusqu’alors le bon contremaître. Le droit à la continuité du service public et le droit de grève sont respectivement garants de l’intérêt collectif et de celui des individus. Lorsque les conditions de leurs conciliations sont réunies, ces deux droits cohabitent sereinement sans que les agents de la continuité du service auquel nous sommes toutes et tous attaché.e.s ne dussent être mis.e.s au pas. Le droit de grève et le droit à la continuité du service public ne deviennent antagoniques que lorsque les moyens déployés pour assurer la continuité du second se réduisent comme une peau de chagrin et que les conditions de vie et de travail des agents chargés de la garantir se dégradent de façon patente. Si la loi vous impose, néanmoins, de rechercher un accord dans un comité technique, comment accepter qu’un tel accord ne soit plus porté que par vous seul et unanimement rejeté par les syndicats. C’est un désaccord en guise d’accord que vous avez mis en délibération ce lundi 24 janvier, adopté à deux voix près, et sans la rigueur qu’appelle un fonctionnement démocratique du conseil municipal. Vos choix s’imposent donc: la restriction à l’exercice du droit de grève, sans rire ni « provocation » dites-vous, d’ailleurs. Et vos choix s’imposent au premier chef et très majoritairement, aux plus précaires de vos employées, en particulier les femmes qui, il y a peu, étaient les héroïnes de la crise sanitaire que nous traversons. S’il fallait une preuve de votre aplomb à organiser un vote illégitime concernant ce faux accord et ce vrai coup porté au droit de grève, elle est bien celle-ci : vos employé-es ont toujours été capables de s’organiser tout au long de la crise sanitaire. Sans vous, sans vos arrêtés menaçants. Ils et elles sont en droit de ressentir aujourd’hui une colère légitime. Si les fonctionnaires sont moins souvent loué-es que convoqué-es devant les procureurs médiatiques du néolibéralisme ambiant, le travail essentiel qu’ils et elles accomplissent n’échappe pas à l’immense majorité des usagers. Et ces derniers voient bien que votre personnel est la variable d’ajustement du service « dégradé » que vous tentez d’organiser. Au monarque « ni de gauche ni de gauche » que votre famille politique clame vouloir renverser, vous faites un cadeau en or : vous mettez aux fers les grévistes qui voudront demain organiser la possibilité d’une grève majoritaire. Monsieur le maire, pour le bien du service public territorial et de ses usagers, nous vous demandons de reprendre les discussions dans le cadre paritaire pour aboutir à un accord avec les représentant-es du personnel et leurs organisations syndicales.

Rouen, le 30 janvier 2022 E! Insoumise, LFI et NPA Rouen, PG Seine-Maritime

À propos des Jardins Joyeux de Rouen

Communiqué LFI Rouen, Ensemble Insoumise, NPA agglomération de Rouen, Groupe des élu-es communistes de la ville de Rouen, PG76

cc by sa AsMad creation, 2022

A l’initiative d’un collectif féministe, anti-raciste, solidaire et écologiste, l’occupation de l’ensemble urbain de bâtiments et jardins de la rue joyeuse à Rouen, ancien foyer d’accueil des précaires, a démarré en juin 2021.Avec la réalisation des nombreuses manifestations culturelles, des débats, l’amorce de permaculture et l’hébergement de précaires et de demandeurs et demandeuses d’asile, le collectif d’animation de ce tiers-lieu auto-organisé a obtenu le soutien d’habitant-es du quartier, d’associations, d’organisations politiques et syndicales.La décision d’expulsion des habitant-es par le tribunal de Rouen en décembre, en pleine trêve hivernale, a été mise en oeuvre ce mardi 11 janvier par la préfecture, malgré le recours porté par l’avocate du collectif. La protestation non-violente contre l’expulsion s’est poursuivie, avec une mobilisation démesurée des forces de l’ordre. Un dialogue est engagé entre le collectif Jardins Joyeux et le groupe EELV/Génération.s de la ville de Rouen. Rappelons que la Ville de Rouen prenait l’engagement en 2012 de soutenir la fonction d’accueil des précaires, se portant garante d’un prêt contracté par une association d’accueil pour la rénovation des sanitaires rue joyeuse jusqu’en… 2022. Des travaux de destruction de ce site exceptionnel – y compris les jardins, devraient être engagés dès lundi 17 janvier 2022 pour faire place à un ensemble immobilier en béton comptant notamment 70 places de parking. Face à l’urgence sociale et écologique, les Insoumis-es de Rouen, les militant-es d’Ensemble Insoumise et du NPA de l’agglomération de Rouen, le groupe des élu-es communistes de la ville de Rouen et le PG76 demandent au conseil municipal de Rouen de prendre en urgence un arrêté permettant d’entamer une enquête pour déclarer l’utilité publique de ce lieu, à la fois patrimoine historique et de biodiversité et lieu d’accueil des personnes dans le besoin. Une décision d’arrêté d’autant plus urgente qu’il existe, face à ce projet immobilier haut de gamme qui détruit espaces verts et patrimoine immobilier, un projet de tiers-lieu porté par une vingtaine d’associations, centré sur la résilience alimentaire, les énergies alternatives, le droit à la culture et l’hébergement, notamment des plus précaires, des plus opprimé-es et des sans-droits.

Rouen, le 15 janvier 2022

Récit d’un week-end bien trop court à la ZAD par un de nos militant-es

Pendant que l’État n’en finit pas de détruire, la ZAD n’en finit pas de construire !

Le week-end dernier, je suis parti à Notre Dame des Landes suite à l’appel lancé du par le collectif anti-aéroport ACIPA aux opposants au projet de construction d’un aéroport sur la zone de venir manifester en masse leur refus de voir ce projet concrétisé .

L’objet de ce voyage long de 5 heures était outre le fait de venir manifester ma solidarité à ceux qui luttent au quotidien pour la préservation de cette zone naturelle, d’en savoir un peu plus sur ceux qu’on appelle les zadistes et de voir comment la résistance s’y organise.

Si en un week-end il fût compliquer pour moi de recueillir une multitude de témoignages dans la mesure où je ne me voyais pas parcourir la ZAD sans participer à l’effort collectif de préparation à la défense de la zone en réponse à une évacuation prochaine, j’y ai vu beaucoup de choses dont je me fais le plaisir de vous en faire le récit .

Le premier jour fut plutôt classé sous le signe de la festivité avec bière régionale ( au passage , la meilleure qu’il m’ait venu à boire ) et nourriture végétarienne et vegan dans les quelques stands installés sur le (bip), point de rendez-vous des différents cortèges venus de tout l’hexagone et d’autres luttes (j’y ai noté en particulier la présence des militants contre le projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure) et où furent plantés les fameux bâtons que les militants se sont jurés de « mettre dans les roues du projet « si l’évacuation des lieux venait à avoir lieu.

Le deuxième jour fût de mon avis des bien plus intéressants , placé sous le signe de la construction de la défense à laquelle nous étions tous invités à participer sur différents points d’occupation de la ZAD. Il fût l’occasion pour moi d’expérimenter la solidarité intergénérationnelle nationale comme internationale des personnes de toutes âges et de toute nationalité (j’y ai en effet rencontré des espagnol(e)s ) travaillant en bonne intelligence et de façon solidaire dans un but commun. Il fût aussi à ma grande surprise l’occasion de me réconcilier avec la travail manuel sans avoir l’impression de faire cela sous la contrainte quand je participais tantôt à la construction d’une cabane tantôt à la construction de toilettes sèches . Les moments de repas partagés furent aussi des plus conviviaux, régis par les principes de l’autogestion où le repas n’est pas préparés par les mêmes personnes, les « migrants » pouvant s’approprier pour le collectif la cuisine des « occupants » .

Le troisième et dernier jour fût pour le matin la continuation de la veille avec l’après midi la découverte des points de la ZAD inexplorés les deux premiers jours . J’y ai alors constaté la diversité des formes de lutte , les baraques de fortunes en pleine forêt contrastant avec les maisons de la veille.

Cependant, tous semblait unifié par le ZAD news, journal local permettant aux différentes zones de se tenir informer de leur activités mutuelles et au besoin de venir s’y entraider.

Des discussions que j’ai pu avoir avec certains des occupants et des inscriptions et tags que j’ai pu voir sur les routes, tous semblent placer leur combat au-delà de celui de la résistance au géant Vinci, bénéficiaire de la concession des terres de Notre Dame des Landes pour la construction de l’aéroport. Le rejet de la société capitaliste et du monde libéral et dérégulé dans laquelle elle s’inscrit est fort. Beaucoup à travers cette résistance locale semble avoir à cœur d’ éveiller les consciences et d’amener chacun d’entre nous à prendre ou reprendre part à la politique de façon autonome.

Notre Dame des Landes, qui tiendrait son appellation du patois signifiant « la terre mère des terres » semble être un lieu fort de résistance où le collectivisme ne semble faire qu’un avec la nature quand partout autour l’individualisme consumériste règne en maître. Mais jusqu’à quand ?

Quoi qu’il advienne de cette zone à défendre de Notre dame des Landes , elle a sans aucun doute pour beaucoup qui y sont passés, semer les graines de la résistance.

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80 ans après le front populaire

Nos ami-es de Sotteville à Gauche Vraiment organisent le jeudi 8 décembre, à 17h30, salle Ambroise Croizat, une réunion publique, sur le front populaire avec Jean-Numa Ducange professeur d’histoire à la faculté de Rouen et John Barzman professeur émérite à la faculté d’histoire du Havre.

Alors que la municipalité socialiste de Sotteville organise un mois de commémoration du front populaire, tentant de s’en présenter comme les héritier-es, eux/elles les fossoyeur-se-s des acquis sociaux!

Cette initiative permettra de mieux comprendre ce qui a permis cet immense mouvement social, sociétal même, mais aussi les limites de la situation.

Si certain-es ne voient le front populaire qu’à travers les trahisons, et d’autres qu’à travers les acquis, n’oublions même que cet immense mouvement est d’abord né d’un large front, pour faire face à la montée de l’extrême droite en Europe et en France…des similitudes, des différences, des leçons. Inutile de retenir, autrement que votre soirée, l’accès est libre!

Le milliardaire Trump, bouffon ultra-réactionnaire, machiste, raciste, climato-sceptique…

Le milliardaire Trump, bouffon ultra-réactionnaire, machiste, raciste, climato-sceptique… a été élu président des Etats Unis.

C’est évidemment une catastrophe pour le peuple américain et pour le monde entier.

La situation politique en France ne manque pas de similitudes, et Cambadelis, premier secrétaire du PS, s’est empressé d’appeler au rassemblement, autour de son parti évidemment, pour éviter un scénario identique avec Marine Le Pen, en éludant toute explication à l’échec de Clinton. Le danger ici est bien réel mais que nous apprend cette élection américaine ? Que l’abstention a été massive. Trump a perdu 1 000 000 voix par rapport au candidat républicain de 2012, et Clinton….. 6 100 000 par rapport à Obama.

Le milliardaire Trump, s’autoproclamant candidat anti-système, a capté une grande partie des votes des laissés pour compte des politiques néolibérales qui ont détruit des millions d’emplois aux USA comme ailleurs, politiques auxquelles ont largement contribué depuis des années les Clinton là-bas les Mitterand, Jospin et Hollande ici.

C’est pourquoi se rassembler derrière Hollande ou un autre dirigeant du PS serait une erreur funeste.

Le seul moyen de faire reculer le FN et la droite, c’est de construire une alternative à gauche, rompant véritablement avec le système, ce que ne feront ni Trump ni Le Pen.

QUE RÉSONNENT LES CHANTS DE NOS BÂTONS !!!

Se croyant fort du résultat d’une mascarade de consultation en juin dernier, M. Valls a affiché sa prétention à évacuer et détruire la ZAD d’ici quelques semaines.

Bien que les autorisations de travaux ne soient pas toujours accordées, le préfet de Loire-Atlantique a publié au mois de septembre deux arrêtés autorisant le déplacement d’une espèce protégée, la campagnol amphibie.

Contre ce grand projet inutile, vieux de plus 50 ans, et qualifié de « sur-dimensionné » par une étude d’expertise du ministère de l’Ecologie, le 8 octobre aura lieu un grand rassemblement auquel participera « Ensemble! ». Jean-François Pellissier, porte-parole, sera présent.

Nous voulons ainsi empêcher le bétonnage de 2000 ha de bocages et terres agricoles, défendre la ZAD et l’existence d’une agriculture paysanne, le climat contre un projet d’aéroport qui ferait grimper les émissions de gaz à effet de serre.

Comme l’ont montré plusieurs syndicats, ce projet détruira des emplois liés notamment aux activités agricoles sans en créer de nouveaux.

Malgré la brutalité et les violences dont sont responsables les forces de l’ordre contre le mouvement social que ce soit à Notre-Dame des Landes, à Sivens ou à l’occasion des manifestations contre la loi El Khomri, notre détermination et notre volonté de résistance sont intactes.

Le 8 octobre, convergeons vers Notre-Dame des Landes.

Toutes et tous, ensemble, empêchons l’aéroport.

Le 7 octobre 2016.

https://www.ensemble-fdg.org/content/communique-de-ensemble-le-8-octobre-notre-dame-des-landes

communiqué du CDLF – Saint-Etienne-du-Rouvray

Le Collectif de Défense des Libertés Fondamentales de Rouen (CDLF) apporte tout son soutien à la population de Saint Etienne du Rouvray sidérée par l’attentat perpétré par deux individus dans une église contre un prêtre et des croyants, attaque revendiquée par l’organisation Etat Islamique (EI).

Faisons en sorte que cette attaque meurtrière ne donne raison à ses commanditaires qui veulent diviser la population sur des bases religieuses communautaires, niant le principe d’égalité des citoyen-ne-s et ne mette encore plus à mal la démocratie et nos libertés fondamentales.

Rappelons que la Loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905 fondant la laïcité assure la liberté de conscience qui établit la liberté religieuse – ce que combat aussi l’organisation EI-, qu’elle garantit le libre exercice des cultes, ce qui implique sa sécurité.

Dans ce contexte d’attentats, les spéculations et surenchères politiciennes sont lourdes de menaces pour nos libertés déjà mises à mal par sept lois antiterroristes en trois ans et demi, par l’état d’urgence permanent et ses mesures d’accompagnement qui se révèlent inefficaces. Cette répétition des atteintes aux libertés publiques pour prix d’une sécurité illusoire décidées dans la hâte et l’émotion donne satisfaction aux instigateurs des attentats comme aux droites extrêmes.

Dénonçons toute tentative d’ostracisme vengeur visant une catégorie de la population en raison de convictions religieuses réelles ou supposées.

Réaffirmons que face au totalitarisme de l’organisation Etat Islamique et aux droites extrêmes qui entendent en tirer parti, c’est un grand service qui leur est rendu que de porter atteinte aux libertés.